Solidarité : le retour à l'Afrique

Une des actions de solidarité est d'appuyer des projets, en Afrique, visant à informer sur l'usage de certains produits issus de la phytothérapie africaine, de favoriser leur usage et leur fabrication, et promouvoir des actions de recherches.

Ces projets sont menés en partenariat avec pharmaciens, médecins, scientifiques et personnel de santé des pays concernés. 
En Afrique les actions de solidarité s'inscrivent plus particulièrement dans le cadre de la lutte contre les hépatites.

Pourquoi est il si important de proposer des traitements pour soigner les hépatites en Afrique ?

 

Les hépatites dans le monde... et en Afrique

Dans le monde, on estime qu’environ 350 millions de personnes ont une atteinte hépatique B chronique, et que 130 à 170 millions de personnes sont porteurs chroniques de l’hépatite C. Mais c'est en Afrique, que l’infection par le virus de l’hépatite B (VHB) constitue le problème de santé publique le plus préoccupant, car les porteurs chroniques représentent 8 à 15 % de la population (1). Dans des pays d'Afrique sub-saharienne, comme le Mali par exemple, en 2001, la prévalence de l’hépatite B chez l’adulte jeune varie de 8 à 12 % voire 15,5 % chez les femmes enceintes à Bamako (2).

Dans les zones de forte endémicité, le virus de l’hépatite B se transmet généralement à la naissance, de la mère à l’enfant, ou dans la petite enfance. En général, passé la phase aigue des infections à VHB restent asymptomatiques, mais la chronicité de ces infections fait le lit de l'hépatocarcinome et expliquent, en partie, leur haute prévalence sur ce continent.

 

Le cancer du foie, problème de santé publique majeur en Afrique

En effet, en Afrique, l’hépatocarcinome, ou cancer primitif du foie, arrive au 2ème rang des cancers, après celui de la prostate (3). Les principales causes sont donc les infections chroniques virales à hépatites B et C, qui sont responsables de 78 % des cancers primitifs du foie selon l’OMS, même si d’autres facteurs jouent également un rôle important, tel l’alcoolisme, l’exposition à des toxiques tels les aflatoxines (toxines sécrétées par des champignons microscopiques se développant sur des graines de consommation alimentaire mal séchées).
Que ce soit en Afrique ou dans les pays du nord, l'hépatocarcinome a un très mauvais pronostic, et est presque toujours mortel. Actuellement, les traitements curatifs sont basés sur une ablation chirurgicale de la tumeur. L'utilisation d'une molécule synthétique le Sorafenib (R), ne permet d'augmenter la durée de vie des patient que de quelques mois et reste un traitement extrêmement coûteux et peu accessible : tout cela fait que dans les pays du sud, une fois un hépatocarcinome déclaré, l'espérance de vie de la personne est de quelques mois.
Lutter contre les hépatites est donc, et en Afrique plus qu'ailleurs, une priorité de santé publique.

 

Quels traitements contre les hépatites en Afrique ?

- Les traitements conventionnels agissant par le biais d'une activité immuno-modulatrice et/ou antivirale (inhibition de la réplication virale), ont un coût très élevé, qui les rend inaccessible à la majorité des malades des pays du sud.
- La vaccination contre l'hépatite B : reste peu pratiquée, même si des campagnes de vaccination OMS sont préconisées.
- Les traitements phytothérapeutiques. Nombre de plantes sont préconisées pour lutter contre les hépatites, lors de la phase d'invasion aigue virale, ou comme hépatoprotectrices. Cependant très peu ont fait l'objet d'études approfondies, visant à valider leur activité et définir leurs conditions d'utilisation clinique. L'usage de Desmodium adscendens, originellement relevé Afrique contre les hépatites et validé en Europe, est efficace, peu coûteux, non toxique, et utilisé seul ou en association, est donc une option thérapeutique très intéressante, qui doit être reconnue et diffusée. C'est le but que se propose solidarité par le biais de ses actions "retour à l'Afrique".


Nos actions

Depuis les 30 ans d'existence de l'association, nombre d'actions ont été entreprises en Afrique, et en particulier à Madagascar, au Cameroun et au Mali.

 

 retour a l Afrique 400

 

Si vous avez un projet, contactez nous !

Retour au Cameroun

Le Cameroun dont la population est estimée à environ 25 millions d’habitants, est une zone à forte endémicité pour l’hépatite B et pour l’hépatite C. avec des taux de prévalences respectives de 10 % et 12,5 %. De ce fait, les hépatites posent un réel problème de santé publique, car 20 à 30 % des hépatites chroniques évoluent vers la cirrhose ou le cancer du foie et la majorité des cas de cirrhose de cirrhose ou de cancer du foie (plus de 80 %) sont liés à l’hépatite B ou à l’hépatite C.
Actuellement, en vue de définir au mieux les modalités de traitement avec Desmodium adscendens pour des patients camerounais, une évaluation clinique est menée par un médecin hospitalier gastro-entérologue de Douala en coordination avec le Dr. Tubéry, en utilisant des produits fournis gracieusement par le CRP et Netlab.

 

Retour au Mali

En 1995, une évaluation clinique de la décoction de Desmodium adscendens sur 50 malades atteints d’hépatites B ,C. a été menée à l’Institut de Médecine Traditionnelle de Bamako au Mali.
Cette étude a permis de constater que dans les conditions de l'étude (traitement de 45 jours, 10g de feuilles par jour) Desmodium adscendens agit favorablement sur l’évolution des amino-transférases et des bilirubines, des signes cliniques de la virémie (fièvre, myalgie, constipation), et que dans de 44 % des cas, il y a une négativation d’Ag Hbs tandis qu’il n’est pas observé d’évolution du corps viral C. Dans le cadre de cette étude, le Desmodium adscendens a été fourni gracieusement par le CRP.
Les recherches sur les plantes hépatoprotectrices, dont le Desmodium continuent au Mali, en utilisant des modèles in vitro d'hépatocarcinome (4).

 

Retour à Madagascar

Initiées en 2007, les actions entreprises à Madagascar ont été menées, durant de nombreuses années principalement par Mme Jaqueline Ragot pour l'association Solidarité, avec des acteurs malgaches et français. Ce travail de valorisation locale du Desmodium s'est déroulé en partenariat avec l'association franco-malgache Fikambanan plantes et santé, et avec l'appui ponctuel d'associations telles Aide au Tiers Monde et des fondations Agir Ensemble pour le Développement, et Anber, cette dernière ayant participé au financement de la construction du bâtiment. Ces actions ont débouché en 2013, sur l'ouverture d'un laboratoire ayant reçu l'agréement du ministère de la santé à Fianarantsoa fabriquant le CIMOPAR, médicament phytothérapuetique à base d'une espèce de Desmodium adscendens malgache. Grâce à un transfert de technologie et des actions de formations, la filière de production de ce médicament est entièrement malgache. En 2013, le CIMOPAR est en instance de reconnaissance d'une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) phytomédicament de la part du gouvernement malgache.
Parallèlement à l'installation d'un laboratoire répondant aux normes de du Ministère de la Santé, une filière de production de la matière première à été mise en place, dans deux endroits différents de l'île ce qui permet également de fournir du travail aux paysans vivant dans ces lieux forestiers heureux de trouver là un revenu complémentaire.
Par ailleurs, des études cliniques de validation d'activité ont été menées au sein du service de l’Hôpital central d’Antanarivo, qui se sont achevées durant l’été 2012. Trente -cinq patients porteurs des virus de l'hépatite B ou de l'hépatite C ont absorbé pendant 45 jours l’équivalent de 10g/jour de Desmodium adscendens sous la forme du Cimopar, ce qui a conduit à une diminution de la charge virale dans environ 50 % des cas d’hépatite B et C. Ce taux de charge virale est resté stationnaire dans 11 à 14 % des cas. Dans les autres cas il a augmenté montrant que la maladie se poursuivait sans effet apparent du Desmodium. Cette étude permet de conclure que, de façon générale l’efficacité du CIMOPAR est liée à la durée du traitement, c'est pourquoi il souvent conseillé de prolonger le traitement jusqu’à 90 jours ou plus selon le taux de charge virale.
En 2013, L'aventure à Madagascar continue, et Solidarité continue d'œuvrer pour les patients malgaches et le personnel de santé afin qu'ils aient à leur disposition un traitement accessible et efficace pour soigner les hépatites et ainsi prévenir les cancers primitifs du foie.

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Lien

- Fikambanan plantes et santé, est une association franco-malgache, qui comporte deux scientifiques, membres d'honneur malgaches. Cette association est basée à Toulouse, site internet : http://www.developpementdurable.com/annuaire/boutique/66681/fikambanan-plantes-et-sante.html
- Fondation Anber
- Fondation Agir ensemble pour le développement

 

Bibliographie

1- www.pasteur.fr
2- Sidibe S,Youssoufi Sacko B, Traore I. (2001). Prévalence des marqueurs sérologiques du virus de l’hépatite B chez les femmes enceintes dans le district de Bamako, Mali. Bull Soc Pathol Exot. ; 94 : 339-41.
3- Globocan http://globocan.iarc.fr
4- Haidara, M., 2013. Caractérisation sur un modèle cellulaire d’hépatocarcinome humain de l’effet cytotoxique des extraits
de Entada africana Guill. et Perr., Erythrina senegalensis DC et Securidaca longepedunculata Fresen utilisés
en médecine traditionnelle au Mali. Master 2 Recherche "Innovation Pharmacologique", Université Paul Sabatier, Toulouse, France.

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